L’équinoxe d’Automne : Le Sabbat de Mabon
Doucement, la nature s’orne de sa belle parure dorée… L’automne approche !
Le nom de Mabon est un terme assez récent désignant la fête saisonnière de l’équinoxe d’automne. Depuis le Solstice d’été (Litha), les journées diminuent de manière plus ou moins perceptible, jusqu’à cette date précise où le jour et la nuit ont la même durée. Ensuite, la nuit va continuer de prendre de l’ampleur jusqu’au Solstice d’hiver…
Les rites anciens :
La diminution du temps de jour se fait ressentir pour les peuples agricoles : Ils doivent se dépêcher car ils peuvent travailler de moins en moins longtemps dehors !
Depuis Lammas (1er août), la période des récoltes est officiellement ouverte. Mabon ne célèbre pas tant la fin des moissons que l’aptitude à pouvoir survivre à l’hiver grâce aux céréales récoltées !
On construisait des « poupées de grain » en tissant les premières et/ou les dernières gerbes de moissons. Elles représentaient des porte-bonheurs qui seront ensuite brulés l’année suivante.
A présent, il s’agit de la période des cueillettes de fruits avec les vendanges, les pommes, les noix…
C’est le moment de déterminer quels produits pourront être consommés de suite et lesquels seront conservés pour l’hiver (sous forme de conserves, confitures, salages,…).
Il s’agit de la période de l’année la plus dure physiquement !
De ce fait, les villages étaient décorés pour encourager les agriculteurs et célébrer les divinités.
Quand cela était possible, de grandes fêtes étaient organisées en leur honneur, avec de nombreux jeux ayant pour but de détendre et divertir les travailleurs.
C’était l’occasion de se retrouver en communauté pour échanger, célébrer, passer un bon moment… (Ce n’est peut-être pas pour rien que les « fêtes des voisins » ont lieu à cette période 😉 )
C’était aussi l’occasion de mettre fin aux négociations salariales entre les propriétaires terriens et les cultivateurs.
La notion de sacrifice était très forte car la nature s’affaiblissait peu à peu pour ne revenir à la vie qu’au printemps.
Différents cultes illustraient cette image par la mort d’une divinité pour sauver la population. C’est pourquoi de nombreux rituels étaient mis en place pour prolonger au maximum la vie de la divinité, et ainsi le beau temps favorable aux récoltes.
Cette période est donc teintée de chagrin, et de nombreuses prières de remerciement étaient chantées pendant les récoltes.
La vie est précieuse et c’est une véritable chance de pouvoir en profiter grâce aux bienfaits de la nature.
De nos jours, comment fêter Mabon ?
Même si nous refusons bien souvent de l’admettre, nous sommes encore totalement dépendants de la nature dans la production de notre alimentation.
Peu importe la provenance des produits, l’agriculture doit s’adapter aux changements climatiques comme la sécheresse, les inondations, les coups de froid, les parasites…
Alors rappelons nous que rien n’est acquis, et qu’il est très important d’éprouver de la gratitude pour tous ces repas que nous pouvons consommer…
Voici quelques idées pour fêter Mabon d’une manière plus moderne et dans un monde plus urbain :
Dans la maison :
- Trier : Faire l’inventaire de ce que l’on possède (les vêtements par exemple), et faire le tri de ce dont on ne se sert plus, ce qui peut être donné ou jeté ou réparé…
- Faire les comptes : Tu es peut-être partie en vacances ! C’est le moment de faire le point sur les dépenses faites, mais aussi d’étudier sa consommation sur l’année pour voir s’il y a des améliorations possibles, des prises de consciences à faire…
Cuisiner :
- Cuisiner avec des produits de saison
- Manger en pleine conscience en savourant et remerciant les personnes grâce à qui tu dégustes ce repas
- Préparer un stock pour l’hiver en mettant en conserve, en faisant des confitures,…
- Organiser des repas communautaires « à la fortune du pot »
Sorties :
Dans la nature :
- Se promener dans les bois
- Faire des cueillettes chez soi ou dans des vergers participatifs, ramasser des noix et châtaignes,… (Ne pas récolter tous les fruits… En laisser en offrande pour la nature, les animaux, les futures plantations…)
- Planter des bulbes qui fleuriront au printemps
- Nettoyer les chemins que tu empruntes, même si ce ne sont pas tes déchets
En ville :
- Participer à des foires agricoles, marché artisanaux, foire aux vins,…
- Découvrir des brasseries locales ou goûter des vins dans des vignobles
Prendre du temps :
Pour soi :
- S’offrir un moment d’introspection pour reconnaitre ses contradictions et chercher l’équilibre intérieur
- Méditer
- Pardonner, que cela soit vis-à-vis de soi-même ou des autres
- Écrire sur un papier les choses dont on veut se défaire et le bruler
Pour les autres :
- Donner de son temps à des associations, de la famille,…
- Organiser une collecte alimentaire ou d’argent pour les plus démunis
Et comme toujours… Danser, rire, chanter… Célébrer la vie dans la joie !
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Réintégrer ces fêtes dans notre quotidien est l’occasion de ralentir et de se recentrer. Mais cela nous permet aussi de poser un œil neuf sur le monde qui nous entoure et de se reconnecter à une force immuable : celle de la nature.
